Les arrivées du 19 août 1944 en provenance de Châlons-sur-Marne (I.269.)

Un groupe de déportés arrive le 19 août 1944 au KL Natzweiler, où il est immatriculé dans un ordre alphabétique strict, à la suite de celui parti un mois auparavant de Brest.[1] Ce transport, parti de Châlons-sur-Marne, est composé de détenus de la prison centrale de cette ville. Le train qui les emmène arrive peu de temps après son départ à la gare de Rothau, où ils doivent descendre pour rejoindre à pied le KL Natzweiler, situé à environ huit kilomètres, en altitude.

Tous ces hommes sont des résistants arrêtés en juillet et en août 1944, en majorité dans la Marne, mais aussi dans l’Aube, dans la Haute-Marne et dans les Ardennes. La plupart sont arrêtés lors d’opérations menées par les troupes de la Wehrmacht contre les maquis de la région, comme celui de Montmort, fin juillet. D’autres font partie d’organisations de résistance comme le mouvement Ceux De La Résistance ou le groupe FFI Melpomène, arrêté fin juillet 1944 à Châlons-sur-Marne.
Les Allemands déportent donc des personnes susceptibles d’aider les troupes alliées par leurs renseignements ou par leurs actions armées.

Du 19 août au 4 septembre 1944, les déportés de ce transport restent au KL Natzweiler et ne sont pas transférés dans des Kommandos. Ils font partie du premier transport d’évacuation du camp vers le KL Dachau, où ils sont immatriculés dans les séries des « 98000 », « 99000 » et « 100000 ».
Ce n’est qu’à partir du KL Dachau que les déportés sont envoyés dans des Kommandos de travail. Ainsi, 9 d’entre eux sont transférés à Ottobrunn, 7 à Dautmergen, ancien Kommando du KL Natzweiler, et 5 à Allach.
Par ailleurs, 6 déportés sont, peu après leur arrivée à Dachau, envoyés dans un autre KL, celui de Mauthausen. De là, ils vont travailler dans les Kommandos d’Ebensee, de Gusen et de Melk. Aucun de ces 6 hommes ne revient de déportation.
Enfin, 3 déportés quittent le camp de concentration de Dachau pour être envoyés l’un au KL Buchenwald, le second au KL Auschwitz et le troisième au KL Neuengamme.
Ainsi, l’homogénéité du parcours n’existe que de Natzweiler jusqu’à l’évacuation vers le KL Dachau. A partir de là, les déportés sont transférés dans différents lieux, selon les besoins des Allemands.

Guillaume Quesnée

[1]Voir la notice correspondant à ce transport qui arrive le même jour (I.268.).

Dernière mise à jour : 2008-07-30