Transport parti de Paris le 25 juillet 1942 (I.45.)

Le septième transport de « NN » en partance pour le SS-Sonderlager Hinzert quitte Paris le 25 juillet 1942, dans les mêmes conditions que les précédents. Entassés dans des wagons de troisième classe, dont les compartiments sont transformés en cellules avec les fenêtres grillagées, les déportés sont emmenés jusqu’à la gare de Trèves où ils descendent pour reprendre un autre train en direction de Reinsfeld, dernière gare avant le camp spécial d’Hinzert. Le trajet se fait alors généralement à pied.

Parmi les hommes composant ce transport, on a retrouvé les noms de 25 Français, 1 Italien et 5 Polonais arrêtés dans une quinzaine de départements différents. Vingt six motifs d’arrestation sont établis, relevant de trois catégories : la détention illégale d’armes, l’appartenance au parti communiste et ce que les Allemands considèrent comme « l’aide à l’ennemi ».
19 personnes sont déportées pour détention illégale d’armes. Souvent dénoncés, ils n’avaient, en général, aucune intention de se servir de leur fusil contre l’occupant. Mais, étant donné que la détention d’armes figure dans la liste des motifs devant être réprimés dans le cadre de la procédure « NN », ils se retrouvent dans un train de déportation au même titre que des personnes arrêtées pour motif politique ou pour l’appartenance à un groupe de résistance organisée.
En moins grand nombre, on trouve dans le transport 7 militants communistes arrêtés dans plusieurs départements, soit sur dénonciation de leurs activités, soit au cours de distribution de tracts. Il n’est pas inutile de rappeler que la lutte contre les milieux communistes a été l’une des origines de la mise en place de la procédure « Nuit et Brouillard ».
Enfin, un homme originaire des Vosges est présent dans ce groupe pour avoir aidé et hébergé un prisonnier de guerre évadé. Considéré comme une « aide à l’ennemi », cet acte est aussi réprimé par la procédure « NN ». Cet homme est condamné à mort en Allemagne et exécuté à la prison de Cologne.

Après un séjour de quelques semaines ou de quelques mois au camp spécial d’Hinzert, les détenus sont envoyés dans la prison proche de Wittlich en attendant leur comparution devant le tribunal de Cologne ou celui de Breslau, en Silésie.
Hormis la condamnation à mort mentionnée auparavant, les déportés sont condamnés à des peines de travaux forcés qu’ils exécutent à Sonnenburg et des peines de prison à Brieg ou à Schweidnitz. A la fin de 1944, alors que la procédure « NN » est abrogée en raison de l’encombrement des tribunaux et de la lenteur du traitement des affaires, les déportés doivent être versés dans des KL. Ainsi, les prisonniers de Brieg sont évacués vers le KL Flossenbürg, ceux de Sonnenburg sont transférés en novembre 1944 au KL Sachsenhausen. Toutefois, certains ne sont jamais remis aux autorités des KL et finissent leur parcours dans les prisons d’Untermassfeld ou d’Hirschberg.

Guillaume Quesnée

[1]Cet effectif n’est attesté par aucune liste de départ ou d’arrivée en Allemagne et il a donc été établi à partir du croisement de diverses sources. Mais, pour un certain nombre de déportés, si l’on sait qu’ils sont « NN » envoyés à Hinzert, on ignore la date de leur déportation et ils sont donc présentés dans la liste alphabétique « hors transport » des déportés à Hinzert (I.301.).

Dernière mise à jour : 2008-07-30